Sami, Une Jeunesse en Laponie

L’Observatoire de la diversité culturelle vous invite à la ciné-rencontre autour du film « Sami, Une jeunesse en Laponie » le samedi 16 Février à 20:00 au Théatre du Garde Chasse.

La projection sera suivie d’un débat animé par Michel Léon journaliste, secrétaire de la LDH Section Bagnolet Les Lilas, en présence d’Annelise Favier anthropologue et enseignante à l‘Université de Montpellier.

Elle, 14 ans, est jeune fille d’origine Sâmi. Elève en internat, exposée au racisme des années 30 et à l’humiliation des évaluations ethniques, elle commence à rêver d’une autre vie. Pour s’émanciper et affirmer ce qu’elle souhaite devenir, elle n’a d’autres choix que rompre tous les liens avec sa famille et sa culture.

« Sami est une déclaration d’amour à tous ceux qui sont partis et à tous ceux qui sont restés – racontée du point de vue de Elle Marjas. Je souhaitais faire un film où l’on pouvait comprendre la société amie de l’intérieur. Un film qui permet de vivre de manière physique cette partie sombre de l’histoire coloniale suédoise. Un film avec des joiks (chants traditionnels) et du sang. » Amanda Kernell

La soirée

Sami,un remarquable film d’apprentissage d’une jeune fille lapone,

La vidéo du débat.

Les photos.

« J’aimerais revoir ce film, qui mérite bien deux séances à mon avis, pour une meilleure approche des symboles et de leurs interprétations ». Ce commentaire d’une adhérente, caractérise bien l’accueil admiratif et intrigué du public au film d’Amanda Kernell le 16 Février au Théâtre du Garde Chasse des Lilas. Qu’est-ce qui a tant intrigué cette spectatrice ? La nature souveraine ? Le portrait tout en finesse du personnage principal ? la violence psychologique exercée sur elle ? Si ce film fascine tant , cela ne tient pas au thème -le passage de l’adolescence à l’âge adulte- mais bien au point à partir duquel il est raconté. Résumons l’histoire. Elle, 14 ans, est jeune fille d’origine Sâmi. Elève en internat, exposée au racisme des années 30 et à l’humiliation des évaluations ethniques, elle commence à rêver d’une autre vie. Pour s’émanciper et affirmer ce qu’elle souhaite devenir, elle n’a d’autres choix que rompre tous les liens avec sa famille et sa culture avec laquelle elle se réconcilie 60 ans plus tard à la mort de sa sœur.

Il est rare qu’on raconte l’initiation en retournant le miroir : soit à partir d’un peuple premier. Et nouveauté additionnelle, ce n’est pas un garçon qui en est le héros mais une adolescente qui aspire à s’émanciper justement par ce que les gens du sud prétendent lui dénier : la culture. D’où la tension intérieure, psychologique, l’ambivalence du personnage qui veut tout à la fois revendiquer sa différence et affirmer son vif désir de s’en émanciper. Comme être à la fois semblable et différent ? Tel est bien le dilemme de la condition humaine qui s’accentue dès que l’on accumule les postures minoritaires. Hannah Arendt puis Albert Memmi ont tour a tour décrit la situation du paria et du colonisé qui ont intériorisé leurs déchirements pour ressembler au majoritaire. Situation paradoxale surtout quand on lui ressemble tant.

Car c’est l’autre paradoxe que souligne avec force ce film : les Samis sont une tribu blanche aux cheveux blonds et aux yeux bleus ! Ils sont si semblables à « nous », dit « occidentaux » qu’on a fini par les ignorer au sens propre et figuré. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti lors de la rencontre qui a suivi la projection animée par Michel Léon journaliste, secrétaire de la LDH Section Bagnolet Les Lilas, en présence d’Annelise Favier anthropologue et enseignante à l‘Université de Montpellier.

Cette méconnaissance sur les Sami brosse en creux notre propre méconnaissance sur nos rites de passage et la rupture violence avec notre propre environnement naturel dont commence a peine à en mesurer les effets . Retourner le miroir sans avoir l’air d’y toucher, là réside l’originalité de ce film puissant et grave qui s’inscrit remarquablement dans la foulée des films d’initiation réalisés par de jeunes femmes cinéastes aujourd’hui comme « Divine », « Bandes de filles » ou encore « Les roses noires » qui ont été tous présentés, il convient de le souligner, dans le cadre des ciné rencontres de l’ODC.

Nathanaël Fox.

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