Ciné-Rencontre, Venezuela

L’Observatoire de la diversité culturelle vous invite à la ciné-rencontre dédiée au Vénézuela , mercredi 13 Mars 2019 à 19h au Centre culturel Jean-Cocteau .

Projection du film « Está todo bien » (Tout va bien), film vénézuélien de Tuki Jencquel.

Tuki Jencquel, réalisateur et producteur de films, a décidé de montrer l’un des problèmes les plus terribles de la crise vénézuélienne, l’effondrement du système de santé : la pénurie chronique de médicaments, le rebond brutal de la mortalité infantile, la réapparition de maladies éradiquées telles que la diphtérie, l’exode des médecins…

Un pharmacien, un chirurgien traumatologue, un militant et deux patients atteints de cancer sont confrontés aux mêmes questions que des millions de Vénézuéliens qui tentent de survivre dans un pays en proie au chaos : protester ou abandonner, migrer ou endurer, perdre tout espoir ou s’accrocher à leur foi ? Ensemble, ils montent sur scène pour nous montrer leur situation et trouver une libération émotionnelle.

Projection suivie d’un Débat en présence du réalisateur Tuki Jencquel (sous reserve) et d’Alejandro Izquierdo, historien du cinéma.

La vidéo du débat.

Les photos.

Está todo bien, tout va bien, l’ironie du titre ne nous échappe pas.

Les nouvelles venant du Venezuela aujourd’hui remplissent nos journaux, le pays traverse depuis plusieurs années une crise politique, économique et social sans précédent.

Nous avons voulu savoir ce qui se passe, écouter surtout des vénézuéliens.
Le film de Tuki Jencquel « Está todo bien » (Tout va bien), nous plonge dans cet immense chaos qui est l’économie vénézuélienne aujourd’hui et il le fait à partir d’un enjeux majeur pour la population locale : la santé de ses habitants.
Nous suivons Francisco, Mildred, Rebeca, RosalÍa, Carlos et Efraim chacun essaie de trouver une solution, un médicament pour soigner les autres ou soi même. Ce ne sont pas des déshérités, non ils appartiennent à une classe moyenne aux abois.
La même impuissance se retrouve partout : le jeune interne en médecine rêve de partir, il n’en peut plus de ne pas pouvoir soigner ses malades ; la pharmacienne finit par fermer boutique, elle n’a plus des médicaments pour ses clients ; l’activiste social (il dirige une ONG en lien avec les pays européens, notamment l’Espagne) est au bout de forces, les ficelles avec lesquelles il essaie de trouver des solutions ne tiennent plus face à la répression, à la malveillance…
Et les malades, eux, ils n’ont pas moyen de se soigner.

Pour nous éclairer, nous avons invité, Alejandro Izquierdo, un vénézuélien avec un parcours singulier : d’un côté historien de cinéma (récemment reconverti) et, de l’autre, chimiste des hydrocarbures ayant travaillé à différents degrés de responsabilité dans la grande chaîne de l’industrie pétrolière allant de l’enseignement universitaire, à la recherche et au management.

La grande question est, évidemment, ce qui se passe vraiment aujourd’hui au Venezuela.
Mais le problème ne date pas d’aujourd’hui, la crise actuelle, que le film reflète si bien, est le résultat d’un modèle politique qui a échoué sur toute la ligne.
Comment comprendre que le pays qui a installé une des centrales hydroélectriques parmi les cinq les plus puissantes du monde prive ses citoyens d’électricité ?
En effet, depuis plusieurs années déjà les fonctionnaires ont réduit leurs journées de travail hebdomadaire (d’abord, ils travaillaient quatre jours par semaine, puis un jour sur deux, actuellement ils vont au bureau deux jours par semaine !), pour faire des économies d’énergie. Dernièrement, la capitale, Caracas, s’est trouvée sans électricité pendant plusieurs jours, provoquant une crise majeure, les hôpitaux, par exemple n’ont pas pu apporter les soins nécessaires, etc
Lors du débat plusieurs questions vont dans ce sens. Quel est le rôle que jouent les militaires et quelle est leur implication dans le gouvernement de Nicolas Maduro. Le gouvernement de Maduro est un gouvernement « civil-militaire » ou peut-être l’inverse… Les militaires occupent des postes de responsabilité dans tous les secteurs stratégiques du pays, pétrole, énergie, transport, sécurité, communications, etc.
Le Venezuela possède des réserves de pétrole bien plus importantes que celles de l’Arabie Saoudite, mais les vénézuéliens ne profitent pas cette manne. De plus, en raison du vieillissement des installations et du manque d’entretien, des défauts de gestion, etc., le Venezuela produit aujourd’hui trois fois moins que dans les années 90.
L’autre grand sujet thème du film est l’exode : le pays se vide de ses cadres et d’une partie de sa population en âge de travailler, ce qui pose aussi de grosses difficultés dans les pays voisins, non seulement dans l’économie et le marché du travail, mais aussi dans les systèmes de santé qui sont affectés par l’afflux de gens qui arrivent avec des maladies depuis longtemps éradiquées ailleurs.
Que faire ? Quelles alternatives s’offrent au peuple vénézuélien ?
Une guerre civile ?
L’invasion d’une puissance étrangère ? (les gens ont les yeux rivés sur les Etats-Unis mais tout le monde semble les fermer face aux avions militaires russes et cubains qui arrivent de plus en plus souvent).
Une entente des différentes factions de l’opposition ?
L’histoire est en train de s’écrire…
Espérons que les vénézuéliens sauront trouver la meilleure solution pour l’avenir de ce pays qu’ils lèguerons à leurs enfants.

NAT.

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